Accident du Boeing (Suite)

Publié le par Gaetrach

Le mystère plane toujours sur l'accident
du Boeing indonésien


Par Bhimanto SUWASTOYO lundi 15 janvier 2007

Qu'est-il arrivé au vol KI 574 d'Adam Air? Les enquêteurs ignoraient toujours lundi la raison et le lieu exact en Indonésie de l'accident d'un Boeing 737, deux semaines après sa disparition.

Il est rarissime qu'un avion de cette taille, ou que tout du moins sa carcasse, ne soit pas localisé relativement vite après avoir chuté, y compris en mer. Or, malgré un dispositif de recherches graduellement étoffé, les 102 occupants de l'appareil étaient toujours officiellement "portés disparus", même si leur survie semblait hautement improbable. Leurs proches, au quinzième jour d'une attente très éprouvante, ne savaient pas où se recueillir. "Nous ne pouvons pas encore nous prononcer. Il est trop tôt pour conclure à un scénario selon lequel l'avion aurait explosé en l'air, il y a trop de possibilités", a déclaré Setio Raharjo, chef de la Commission nationale de la sécurité des transports.

L'hypothèse selon laquelle le Boeing 737-400 se serait abîmé dans le détroit de Macassar, séparant les îles de Bornéo et de Célèbes, paraissait la plus solide. En effet, de petits débris, dont un morceau de l'empennage et des parties de sièges, ont été récupérés sur le rivage de Célèbes. Mais aucun corps n'a été retrouvé, ni le fuselage, ni les boîtes noires censées émettre un signal pendant trente jours.
Pour travailler sur l'accident, les enquêteurs ont besoin de reconstituer l'apparence de l'avion long de 36 mètres pour une envergure de 29 mètres. Or, seuls trois morceaux métalliques volumineux avaient été détectés par plus de mille mètres de fond, sans certitude sur leur origine. L'USNS Mary Sears, un navire d'études océanographiques américain, a confirmé que l'un de ces objets était en "métal de forme ronde", sans pouvoir garantir qu'il ne s'agissait pas d'une autre épave.
Les experts se demandaient pourquoi le Boeing, parti le 1er janvier de Surabaya (Java) à destination de Manado (Célèbes), n'avait pas émis de signal de détresse. La possibilité d'un trou d'air a été avancée par Kamis Martono, directeur de l'Institut indonésien d'études aéronautiques. L'erreur de pilotage, première cause d'accident selon une étude de Boeing sur la période 1996-2005, n'a pas non plus été écartée.
La presse populaire a elle ressorti la légende d'un "triangle des Bermudes" local, des aéronefs et des navires ayant déjà disparu dans la région. Un avion de reconnaissance singapourien participant aux recherches a repéré une tache d'hydrocarbures dans la mer au sud de Célèbes. Là encore, aucune conclusion n'était possible, surtout que plusieurs fausses pistes ont émaillé les deux semaines de recherches. "Nous devons vérifier si cette fuite de carburant est réellement du kérosène de l'appareil", a affirmé M. Raharjo. Des échantillons ont été prélevés. Pour Tata Lanang, l'un des enquêteurs, la tache d'hydrocarbures signifierait que le Boeing est tombé dans la mer. "Soyons logique. Si l'avion avait explosé en plein vol, le carburant se serait répandu sur une large zone. S'il s'agit d'une seule nappe de pétrole, alors il est très probable que le réservoir de carburant se soit rompu seulement quand l'avion a heurté l'eau".

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